1. LES COMBATS DE COQS
  2. LA MODE DES MONTAGNES EQUATORIENNES
  3. LE FARWEST EXISTE - T- IL ENCORE ?

 

LES COMBATS DE COQS:

Alors que nous étions à Riobamba pour une journée de repos, nous avons eu vent d’une soirée de combat de coqs. Après de multiples recherches, nous nous sommes aperçus que celui-ci n’aurait pas lieu à l’endroit prévu. Il nous a fallu prendre un taxi pour aller dans les quartiers populaires. Malgré les conseils de prudence du consul, nous décidons d’y aller. Thomas, un français rencontré le jour même y est déjà. Sur les lieux, nous sommes les seuls étrangers. Il s’agit d’un groupe de passionnés se retrouvant chaque semaine pour faire combattre leurs coqs. Tout est orchestré par l’œil "vigilant" d’un juge, barbe blanche et lunettes en cul de bouteille.

Tout commence par la présentation des coqs. Les commentaires fusent. On touche, on palpe, on caresse, certains même parlent à l’animal pour juger ses réactions. Puis a lieu la pesée. Chaque combattant est mis sur la balance pour déterminer sa catégorie: poids plume, léger, mi-lourd ou lourd. Ensuite, les coqs de même âge et même poids sont positionnés côte à côte afin de déterminer les futurs adversaires. Si rien ne se passe, il n’y aura pas de combat. En revanche, en cas d'agressivité réciproque la machine est lancée.
Chaque propriétaire prépare son poulain en lui attachant à la patte un ergot en ivoire, fixé avec de la cire et du scotch. Le coq s’en sert pour attaquer son adversaire jusqu'à la mort. Sa longueur est contrôlée par un spécialiste et la couleur du scotch identifie chaque coq.
Vient ensuite l'entrée des coqs dans l’arène. Chaque propriétaire pose son coq à terre tandis qu’il en agite un autre au dessus de lui pour l’exciter. A chaque croisement de fer les becs piquent, pincent et quelques plumes volent. Dans les tribunes, les parieurs observent et commentent. L’un d’eux se lève et clame "Je suis pour le bleu". La réponse est rapide "D’accord, 4$ pour le rouge", "OK". Les paris fusent de partout. Quelques secondes avant le début du combat, tout s'accélère. Les bras s’agitent et les promesses de fortunes se multiplient.

Ca y est, l’arbitre vient de déclencher le chronomètre. Le combat débute, plus un bruit.
Les bêtes sont lâchées dans le ring. Elles s’observent dans un silence de mort. Captivés, certains spectateurs oublient de s’asseoir. Le rouge fait deux pas, le bleu trois. Au départ hésitante, l'attaque est fulgurante jusqu'au premier choc brutal. Les assauts se succèdent. Aussi rapides que des éclairs, les coqs se déchaînent. Il est difficile de voir ce qui se passe car les battements d’ailes, les sauts et esquives s’enchaînent sans discontinuer. On est parfois obligé de séparer les combattants car il arrive qu'ils ne lâchent plus prise. Au fur et à mesure du combat les esprits s'échauffent et les encouragements fusent de toutes parts. Les têtes des coqs sont de plus en plus rouge vif. Un d’entre eux prend définitivement le dessus sur l’autre et le met "K.O.". Comme pour un combat de boxe, l’arbitre sépare les adversaires et teste l'état de conscience du dominé. Pour cela il le porte par les ailes et le repose. Si au bout de trois tentatives l’animal ne tient toujours pas sur ses pattes il est déclaré forfait. Tandis que les deux athlètes sont ramenés aux vestiaires, les Dollars changent de mains dans un brouhaha enthousiaste.

Ce type de scène durera toute la soirée jusqu'à pénurie de combattants. Cette expérience quelque peu étrange s’achèvera un verre d’eau de vie à la main : Présent offert par un Équatorien heureux de notre présence.

 

LA MODE DES MONTAGNES EQUATORIENNES:

Le modernisme actuel n’a pas encore trouvé à supplanter les traditions de l’Équateur, et tout au long de notre parcours, principalement dans les campagnes, nous avons pu apprécier les tenues vestimentaires locales. Elles correspondent aux clichés que nous admirons, en France, sur les revues d’invitation au voyage. Les femmes s’habillent d’une jupe plissée s’arrêtant juste sous le genou, généralement de couleur vive (vert, fuchsia, bleu, rouge...) et agrémentée d’une frise sur le bas. Leurs chaussettes sont remontées jusqu'aux genoux et elles portent une petite paire de tennis (ou équivalent). Sur leur corsage blanc, elles jètent négligemment un châle de couleur sombre et couvre leur tête d’un petit chapeau rond à bord courbé. Leurs cheveux noirs sont souvent tressés de deux longues nattes.
La tenue des hommes est moins pittoresque mais il est courant de les voir porter un pantalon s’arrêtant à mi-mollet et un poncho de couleur discrète. Leurs chapeaux ressemblent assez à celui de Colombo mais de couleur noire.
Les enfants, quant à eux, portent tous un uniforme, du moment qu’ils vont à l’école. Chaque école a ses modèles, même pour les tenues de sport et bien que cela revienne très cher aux familles chacune s’efforce d’offrir à son bambin la tenue qui le fera reconnaître des autres.

 

LE FARWEST EXISTE - T- IL ENCORE ?

Le petit village de Vilcabamba, devenu mondialement connu malgré lui pour les centenaires qui y habitent, est en fait un petit paradis andin avec ses coutumes et son mode de vie.

Ici, la nature est omniprésente. Les montagnes du PODOCARPUS veillent sur les citoyens. Le climat est doux toute l'année et l’eau des cascades, particulièrement équilibrée, préserve les âmes. Dans ces lieux, rares sont les 4*4, nombreux sont les galops et claquements de sabots. Les chevaux sont presque aussi nombreux que les habitants. Symboles de noblesse ou compagnons fidèles, ils sont avant tout un moyen de locomotion idéal dans les pentes vertigineuses des alentours. Remplacés par la mule pour les travaux des champs, ils ont leur place comme tout autre citoyen, et rythment aussi la vie tranquille des lieux. Dés leur plus jeune âge, les niños caballeros usent leurs culottes de pantalons sur les selles inconfortables des chevaux.

Après avoir tenté leur chance au Venezuela, un couple de français et leurs 2 enfants sont venus s'installer dans ce village atypique. Ils y ont ouvert une agence d’excursions à cheval. 6 années plus tard, leur acceptation locale est totale.
Bernard s’occupe des chevaux et propose aux touristes une conquête du PODOCARPUS à cheval. Sa propriété de 50 Ha est à 3 heures du village. La végétation y est tropicale. Le bruit des cascades supplante parfois le bruit des oiseaux. Afin de rajouter un peu de piment à cette ballade sportive, il vous demande de rester vigilant car 3 jours plus tôt deux jaguars se sont échappés du petit zoo local. Le résultat n'est pas encore dramatique: un mouton. Sur une colline un peu moins touffue que les autres, il s’est fait construire un cabanon traditionnel. Fait en eucalyptus et terre cuite, celui-ci sert de refuge pour touriste en manque de méditation. La vue y est splendide ; forêt de Podocarpus (conifère endémique), parsemé de Granadillas (fruit local au jus rafraîchissant) ou Maracuya (fruit de la passion). Lorsqu'il a besoin d'être seul, notre compatriote explorateur, vient ici se reposer quelques jours. Une cascade à deux pas, des fruits exotiques à portée de main, de l’air pur et une douceur de vivre envieuse, rien ne lui manque.
Martine, quant à elle, a ouvert un petit restaurant sur la place centrale du village. Il est possible d’y manger un Almuerzo (déjeuner) classique. Ceci étant le Desayuno (petit déjeuner) y est vraiment délicieux. Elle vous concocte des céréales faites maison dans du lait de vache juste tiré. Son pain de campagne, garni avec des avocats, de la salade et des tomates est un vrai régal. Ce qui est magique chez elle, c’est de pouvoir apprécier des mets délicieux de simplicité, sur une terrasse avec une vue de rêve.

En tout cas, Bravo à ces deux français aventureux ayant saisi leur chance dans cet Eldorado équatorien.