Le 28 mai
Santa Ana
« La monnaie est maintenant le "sol", et le taux de change est de 3.40 sol pour 1 dollar. »
« En passant dans un village, plusieurs gamins amusés se sont
mis à nous accompagner. Nous formions un petit cortège, c'était
sympa! »
Le 29 mai
Santa Ana - Huascar
« Le terrain devient de plus en plus plat : ça change de pouvoir rouler les cheveux dans le vent sur un rythme d’enfer... »
« L’aridité va grandissante: les arbres bien verts sont
maintenant remplacés par de petits arbustes rabougris, le sol est sableux
et la plupart des rivières sont asséchées. Nous ne plantons
maintenant notre tente qu’au coucher du soleil, pour éviter de
rentrer dans un sauna. La nuit, nous ne fermons même plus la porte de
l’abside pour laisser entrer la fraîcheur, et nos duvets restent
sagement compressés dans leur sac! »
Le 30 mai
Huascar - Sullana - Piura - Désert de Sechura
« Nous allons bientôt entrer dans le désert de Sechura, situé entre Piura et Chiclayo. »
« De chaque côté de la route, sur près de 40 Km, des cabanes en bois, en sable aggloméré et en tôle ondulée, abritent des familles que nous pouvons voir vaquer à leurs occupations. »
« Vu la difficulté à trouver un petit endroit isolé
à l’abri des regards, nous tentons pour la première fois
de demander l'hospitalité à une famille. Celle que nous choisissons,
est tout de suite très accueillante. Le patriarche est fier de nous abriter
tout près de sa cabane et de nous assurer la sécurité.
Les enfants (au moins 6 et très curieux), viennent assister au montage
de la tente. Dès la nuit tombée, les civilités s’arrêtent,
car tout le monde a besoin d’une bonne nuit de repos: le matin leur réveil
sonne à 4h du matin (encore plus tôt que le notre!) pour être
prêt à aller à l'école pour 7h00! »
Le 31 mai
Désert de Sechura
« Rapidement plus de maisons, et petit à petit, le bush fait place aux grandes étendues de sable. La platitude impressionnante nous laisse une visibilité sur plusieurs kilomètres. Pas âme qui vive, seuls quelques bus et camions nous croisent de temps à autres. »
« Pour notre deuxième départ, après le déjeuner,
le vent s'est levé. Les kilomètres sont plus durs à gagner.
En alternance nous prenons la tête pour forcer contre ce vent qui nous
vient quasiment de face. »
Le 1er juin
Désert de Sechura - Chiclayo
« Le vent n’a pas cessé de la nuit et notre combat contre
Eole va durer toute la journée.
Cyril prend les devants malgré une douleur au talon d’Achille .
C'est usant de se battre contre le vent. Sans cesse il nous faut nous motiver
pour continuer. Nous utilisons chacun différentes méthodes:
-l’autosuggestion ( :bien sûr que je vais y arriver...)
-le vide complet ( :à la limite de l’endormissement pour Cyril!)
-la réflexion avancée ( :quelles étaient donc mes formules
de maths en prépa?)
-l'intérêt exagéré pour l’environnement ( :oh
un arbre, et il a des branches et des feuilles, comme c’est intéressant!)
-se chanter des chansons ( :style La Marseillaise ou 1km a pied ça use,
ça use...)
-compter jusqu’à ne plus savoir ( :on s’en lasse avant!)
Bref, ça fait passer le temps et évite de nous faire penser que
l'on galère pour avancer.
Les résultats sont probants, nous avons effectuer les 100 km qui nous
séparaient de Chiclayo en 7h 13min, et en grande partie grâce à
Cyril, car je n’ai pris la tête que pendant une vingtaine de kilomètres!
Une bonne douche chaude dans un hôtel confortable, sera la récompense
des combattants valeureux... »
Le 2 juin
« Nous nous sommes offert un dîner dans un bon restaurant, arrosé
d’un demi litre de "vino de la casa". Le vin avait un goût
très fruité à la limite de la sangria. Quel régal
! »
Le 3 juin
« Une mise au point entre les jours qu’il nous restent pour atteindre
LA PAZ le 26 juillet (RDV avec Eric et Hélène) et le nombre de
kilomètres à parcourir nous amène à conclure que
nous sommes obligés de prendre des bus. La déception est grande
mais nous n’avons pas le choix. Nous nous attachons alors à choisir
avec soins les endroits que nous voulons absolument parcourir en vélo,
ce qui donne que dès demain il nous faut rejoindre CARAZ, dans la cordillère
blanche, en transport en commun. »
Le 5 juin
Caraz - Maueos
« De CARAZ à HUARAZ, nous pédalerons dans une vallée
entre deux chaînes de montagnes : la Cordillère Blanche et la Cordillère
Noire.
Comme leur nom l’indique, la Cordillère Blanche est une chaîne
de sommets enneigés, dont un grand nombre sont au dessus de 6000m , alors
que la Cordillère Noire ne possède aucun sommet blanc!
Durant notre progression, nous profitons avec plaisir de magnifiques vues sur
ces ensembles montagneux. »
« La lagune de Llaganuco a une jolie couleur turquoise et est cernée par des falaises à pic d'au moins 500m de hauteur. Des arbres un peu particuliers, adoucissent la rudesse des lieux. Ils ne possèdent pas d’écorce mais une protection composée d'une multitude de fines pellicules ressemblant à du papier. Le tronc et les branches donnent l’impression de peler, telle une peau qui aurait pris un coup de soleil. »
« Pris par le temps, nous demandons l'hospitalité et sommes accueillis
par un couple de policiers, sauveteurs en montagne. Très sympathiques,
nous nous retrouvons à dîner en leur compagnie, en ayant eu l’honneur
de préparer le menu (vive la réputation de la cuisine française!)
: spaghettis et tomates à la provençale, et en dessert, crêpes
de Cyril (ce qui impressionna grandement le couple!) »
Le 6 juin
Maueos - Huaraz
« Cet après-midi, nous devrions atteindre HUARAZ pour retrouver Paula et Nancho. Nancho est le frère de Carlos, le professeur de sculpture péruvien de Marie-Claire. Connaissant notre projet, ce dernier a prévenu sa famille qui a accepté de nous accueillir. »
« Paula et Nancho nous ont reçu particulièrement gentiment
et avec beaucoup d'hospitalité. Leur maison est tout a fait semblable
à la notre, aussi bien aménagée et confortable. La conversation
est allée bon train avec Paula malgré notre langage peu évolué.
Nancho nous a rejoint un peu plus tard, après son match de tennis, et
tous ensemble nous sommes partis en boîte pour assister à un concert
folklorique. Il faut savoir que Nancho est le propriétaire d’une
discothèque assez connue de HUARAZ: El TAMBO et que commercialement,
il a justement suggéré de débuter chaque soirée
par une représentation mettant en valeur le folklore local. Le nom de
la discothèque vient du quechua : à l’époque des
Incas, il existait des coursiers qui parcouraient les routes pour transmettre
des messages. De temps à autre, quand la route était trop longue,
ils se reposaient dans des petites cabanes spécialement montées
pour eux. Elles s’appelaient "TAMBO": endroit pour se reposer.
»
Le 7 juin
Huaraz - Cerro de Pasco (en bus)
« Encore du bus pour rejoindre HUANUCO. Tout au long du parcours les
paysages étaient très beaux, et l’on s’est aperçu
que finalement, il était plus difficile d’en profiter pleinement
derrière des carreaux : vivement le vélo! »
Le 8 juin
Cerro de Pasco - vers Junin
« CERRO DE PASCO est une ville minière à 4380m d’altitude.
En fin de journée nous avons quittés la ville pour aller planter
le camp dans la pampa. En chemin nous avons croisé nos premiers lamas.
Ils étaient tous jeunes et leur laine était très épaisse
: on aurait dit des peluches, qu’ils étaient mignons! »
Le 9 juin
Cerro de Pasco - Junin
« La pampa est un paysage d’altitude. Il n’y a aucun arbre, seulement de l’herbe rase couleur vert jaune, qui recouvre tous les reliefs. L’effet visuel est très doux. »
|
Le 10 juin
Junin - La Oroya
« Objectif LA OROYA. Nous devons absolument dormir à l'hôtel
pour voir le dernier match de qualification de La France pour le mondial.
Cyril n’est pas fan de foot, mais le mondial est une épreuve particulière,
et dans notre voyage, c’est aussi un moyen très adapté pour
alimenter les conversations avec les locaux. »
« A 4h00 du mat, le réveil sonne pour nous signifier le début
du match de foot. Cyril allume la télé dans un sursaut, zappe
dans un demi sommeil, et se réveille tout à fait quand il se rend
compte que la chaîne des sports ne laisse apparaître que son image
de veille. Inostensiblement, il passe en revue toutes les chaînes du câble
plusieurs fois d'affilées. Rien !
Il se lève pour demander au veilleur de nuit. Apparemment il n’en
sait pas plus.
De mon côté, réveillée pour réveillée,
j'écoute CNN et qu’entends-je? Le résultat du match: la
France est battue 2 à 0.
Cyril est dépité. Non seulement il n’a pas pu assister au
match (à cause d’une mauvaise indication d’aficionados rencontrés
dans la rue!) mais en plus la France n’est même pas qualifiée
pour le mondial...On risque d’avoir des échos dès demain
! »
Le 11 juin
La Oroya - Matacachi
« Un panneau à la sortie de la ville nous indique que la moitié
du parcours jusqu’à HUANCAYO est en reconstruction. Effectivement,
les 60 Km suivants nous roulons sur une piste de terre et de cailloux en très
mauvais état. Chaque passage de véhicule nous enferme dans un
épais nuage de poussière, ce qui nous oblige à porter lunettes
et foulard sur le nez et la bouche (un peu à la manière des bandits
de grands chemins...) »
Le 12 juin
Matacachi - Huancayo
« La route est asphaltée, la température idéale
pour faire du vélo et les paysages sont magnifiques.
Les champs cultivés nous laissent admirer un patchwork de couleurs chaudes.
Les montagnes ressemblent à celles qui entourent Marseille. Les genêts
exhalent leur parfum enivrant, puis les eucalyptus prennent le relais et parfois
même, la douce odeur du maquis Varois vient nous titiller les narines.
Qu’est ce que je me sens bien... »
« Un peu avant LA CONCEPTION un cycliste de course nous rattrape. Nous faisons avec lui un petit bout de route et un bon brin de causette. Il s appelle Marco, quelle coïncidence! »
« Nous arrivons un peu tard à HUANCAYO. Il nous faut trouver un
hôtel car nous n’avons pas le temps de quitter la ville avant la
nuit. Un jeune pompier nous aborde pour nous aider dans nos recherches et finit
par nous inviter à passer la nuit dans la caserne. Le dortoir est propre,
il y a douches et WC, on ne pouvait pas rêver mieux. Un peu plus tard
dans la soirée, après une urgence, deux autres jeunes pompiers
viennent nous tenir compagnie. La conversation est animée et intéressante.
Nous apprenons entre autre que le salaire moyen au Pérou est de 450 soles
(à savoir 900F). »
Le 13 juin
Huancayo - Acostambo
« Après un mot de remerciement écrit sur le registre de la caserne, nous partons vers AYACUCHO qui se trouve à 300 Km. Après deux minutes, nous rencontrons un cyclotouriste allemand qui se nomme Franck. Il est sur les routes depuis 13 mois. Il a débuté par Toronto, rejoint Vancouver, puis descendu la côte ouest, traversé l'Amérique centrale, la Colombie, l’Equateur et le voilà au Pérou. En ce moment, il parcourt 130km par jour quand nous en faisons à peine 50 (la honte!). Il faut quand même préciser que ce n’est pas un gabarit courant, il doit bien faire 2 fois Cyril, et puis… il n’y a pas de fille à ses côtés. Ceci explique peut-être cela... »
« Après une bonne côte, nous entamons une descente qui devrait
durer une bonne centaine de kilomètres: le rêve !. Malheureusement,
au bout de 10 km, l’asphalte se transforme en piste caillouteuse, ce qui
change considérablement les données! »
Le 14 juin
Acostambo - Machacuay
« En tout début de matinée, deux chutes. La première
de Cyril, et 5 minutes plus tard, la mienne. La route est vraiment mauvaise
et les ornières ont eu raison de notre équilibre.
Après un roulé boulé impressionnant, Cyril s’en sort
avec quelques écorchures et peut-être une côte fêlée.
De mon côté, je pense m'être fait une bonne entorse à
la main droite. La douleur est tout à fait supportable, donc nous continuons
notre chemin, mais je ne peux conduire que de la main gauche, et, à la
longue, cela devient fatiguant. »
« Nous sommes dans une gorge étroite et la route est accrochée
à flanc de montagne. La végétation est celle d’un
désert: nous sommes entourés de cactus et de lobélies alors
que nous oscillons entre 2600m et 2300m. Nous plantons le camp au milieu de
cactus à figues de barbaries et d'acacias aux épines acérées.
Dire qu’il y a quelques jours nous étions au pied de glaciers!
»
Le 15 juin
Machacuay - vers Ayacucho
« Cyril a du mal à bouger son buste car sa côte lui fait mal. Pour ma part j’ai toujours mal à l’annulaire droit, mais ma main n’a pas enflée. Après quelques minutes de vélo, nous trouvons chacun une position nous permettant de continuer sans souffrir. »
« Nous avançons tranquillement pour profiter au maximum de la
beauté de ce qui nous entoure... »
« Nous traversons des hameaux qui semblent perdus au bout du monde. Les
gens sont surpris de notre passage mais ont toujours des gestes de sympathie.
Certains agitent leur main l’index en avant, cela ressemble à un
signe d’encouragement, mais nous apprendrons plus tard que ce geste est
plutôt utilisé pour traiter quelqu'un de fou!!! »
« Rencontre inopportune avec deux mygales bien grosses et bien velues!
Et dire que nous allons dormir dans le coin, les envies pressantes de la nuit
risquent de tourner au cauchemar...Cyril prépare le dîner dans
l’abside, bien plus agité qu’à l’accoutumée.
Sans cesse il se retourne de tout bord pour vérifier toutes les issues
probables. Heureusement, aucune de ces bestioles ne s’invitera à
notre dîner! »
Le 16 juin
Machacuay - vers Ayacucho
« Le paysage devient de plus en plus beau. Les montagnes ont une couleur
rose et la rivière, en fond de vallée, est bleu turquoise. La
route ne cesse d'osciller, c’est fatiguant à pédaler, mais
cela nous permet d’avoir des vues sensationnelles. Nous prenons énormément
de photos.
Bientôt nous entrons dans un tableau de Far West américain, mélange
de Désert de la mort et de Cappadoce. Il y a du jaune, du rouge, du rose,
de l’ocre, du blanc, du turquoise... et des cactus qui ajoutent à
l’ensemble un piquant non négligeable!
Je pense que d’ici à quelques années cet endroit sera classé
Parc Naturel. »
Le 17 juin
Machacuay - Ayacucho
« Dernière journée avant d'arriver à AYACUCHO et
la route est toujours très mauvaise. Historiquement, AYACUCHO est l’ancien
fief du "sentier lumineux". Aujourd'hui c’est une ville très
agréable de 125 000 habitants où la sécurité est
complètement rétablie.»
Le 18 juin
Ayacucho
« Par acquis de conscience, je vais consulter un médecin pour
ma main. La radio nous dévoile sans équivoque une belle fracture
du métacarpe de l’annulaire droit : la tuile! Il faut immobiliser
la main pour que la calcification se fasse, je ne peux donc échapper
au plâtre. Il va falloir improviser pour la suite du voyage! »
Nombre de jours pédalés au Pérou: 16 |
Odomêtre Pérou
Odomêtre depuis Quito |
Nombre de Km parcourus au Pérou : 964 km | |
Nbre de km parcourus depuis Quito: 1791 km | |
Distance moyenne parcourue par trajet : 60 km | |
Distance moyenne en cordillere : 50.7 km | |
Distance moyenne hors cordillere : 87.8 km | |
Denivele positif cumule: 12735 m | |
Altitude moyenne: 2164 m | |
Altitude Maxi: 4385 m | |
Altitude Mini: 118m | |
Temperature moyenne: 21°C | |
Temperature Maxi: 41°C | |
Température Mini: 8°C | |
Duree moyenne des parcours : 3H 58 | |
Vitesse moyenne : 15 km/h | |
Temps cumule des trajets en velo: 63 H 50 | |
Frequence cardiaque moyenne
(Cyril) : 110 Frequence cardiaque max : 161 |
|
Nombre de kCal moyen consomme par parcours:
1439 Kcal Kcal consomme au Perou : 23068*2 |
Du 18 au 23 juin
Ayacucho
« Nous restons à Ayacucho. Patricia est plâtrée le
18 et tombe malade le 19 (tourista carabinée).
Le 20 je prend la suite. Le 21 je suis coincé par un mal de dos. Le 22
cela s’arrange doucement. Le 23, par chance, rien à dire côté
santé.
Ayacucho est une ville tranquille où il fait bon vivre. En cinq jours
nos allées et venues nous ont fait connaître de quelques commerçants.
Désormais ils nous sourient et viennent avec plaisir nous parler. Nous
passons de bons moments avec Sébastien et Djalla (2 jeunes français
venus s’installer ici): repas chez eux, visite du marché ensemble.
Ayant vendus des « crumbles » pour se faire un peu de sous, ils
connaissent quasiment tout le monde.
Nous finissons notre séjour par une soirée au cirque municipal.
En parlant de cirque, nous avons rencontré un cyclo-clown Espagnol. Il
voyage dans toute l'Amérique du Sud en proposant des représentations
gratuites dans chaque grande ville qu'il traverse. Il demande juste à
chaque municipalité de l'aide pour se loger. Nous avons assisté
à son spectacle à Ayacucho. C'était fantastique de voir
plus de 300 enfants excités et captivés par ses tours de magies,
ses drôleries et clowneries. »
Le 24 juin
Ayacucho – Cusco (en bus)
« Je ne m'attarderai pas trop sur ce parcours en bus qui fut en fait
un véritable calvaire. En effet, vers minuit, alors que nous faisions
un stop à Abancay, une personne nous a volé nos deux sacoches
avant de vélo. Nous avons tenté de retrouver le voleur (espoir
illusoire!) et avons même fait une déclaration à la police.
Elle était très compatissante, mais après coup, nous avons
eu la sensation d’être les dindons de la farce. En effet, à
Cusco en discutant avec d’autres touristes, nous avons appris que dans
les bus de la même agence "LAS CHANCAS" de nombreux voyageurs
sont dépouillés régulièrement. Franck, un copain
cyclo Allemand, a eu la même aventure que nous quelques jours plus tôt.
»
Du 25 au 29 juin
Cusco
« Ces quelques jours ont été consacrés aux diverses
déclarations de vol, aux solutions à envisager pour récupérer
du matériel et pour se remettre de tous ces ennuis successifs qui commencent
à peser lourdement sur notre moral. Une journée entière
sera nécessaire pour le nettoyage et la révision de nos vélos.
Ils étaient vraiment en piteux état : la poussière projetée
par le bus ayant fini de les achever.
Ceci étant, diverses recherches et quelques rencontres chanceuses nous
ont permis de récupérer et de tracer des plans pour rejoindre
le Machu Picchu par un autre chemin que le trek Inca. Ce parcours traverse une
cité Inca nouvellement découverte (1992). D’autres infos
picorées à droite à gauche nous ont donné également
la possibilité de rejoindre le Machu Picchu en vélo (encore inédit
car il n'y a plus de route après OLLANTAYTAMBO) en passant par le magnifique
et peu visité site de LAS SALINAS DE MARAS. »
« Côté Cusco, la ville est remplie de touristes occidentaux,
les prix flambent. On peut même se demander ce qui reste de l'authenticité
Andine! Dans le centre on ne parle plus qu'Anglais. Il devient impossible de
faire 10 mètres sans être interpellé par une agence, un
restaurant, un cireur de chaussures ou des vendeurs en tout genre. C'est agaçant
et à vrai dire, j’ai un peu hâte qu’on reparte en vélo...
Heureusement "la pizzeria du Marseillais", comme nous l'appelions
avec Olivier, est notre refuge. On s'y sent bien, le manager est sympa et les
pizzas succulentes. »
Les 29 et 30 juin
Cachora
« CACHORA est le point de départ de notre trek. Ce petit village
n'a pas encore réalisé la chance inouïe dont il dispose avec
le site de CHOQUEQUIRAO et les chemins de randonnées qui mènent
à Vilcabamba, Santa Teresa, Salcantay et Machu Picchu. J'espère
que d'ici à quelques années il ressemblera plus au Vilcabamba
équatorien qu'à Cusco.
Conseillés par une tierce personne, nous rencontrons Celestino PENA qui
va tout organiser. Il tient avec toute sa petite famille une superette dans
laquelle se trouve le seul téléphone du village. Quelle aubaine
pour lui, le défilé des habitants attendant ou devant donner un
appel est incessant. Aujourd'hui c'est repos, il y a la queue et le combiné
ne cesse de sonner. Les coups de fils sont truffés de "si papa",
"mi papasito", "si mama", "mi mamasita". Ici dès
qu'on demande quelque chose on prend un ton mielleux et on quémande en
utilisant ses expressions parfois agaçantes. »
« Mauvaise surprise, un brouillard à couper au couteau et de la
pluie nous obligent à attendre demain! Ce sera l'occasion pour nous de
vivre et ressentir la vie d'ici. Notre tente est installée dans une pièce
glacée gentiment mise à notre disposition.
Dans cette maison boutique, on rentre comme dans un moulin. On achète,
on attend pour un appel téléphonique, on discute, ou tout simplement
on s'assoit sur le banc qui est dans la rue et on laisse couler le temps. Certains
viennent consommer un verre de Chicha (alcool de maïs) et refont le monde
comme dans nos bons vieux bistrots Parisiens. Pour être reconnaissable,
chaque maison vendant de la Chicha accroche à son entrée une longue
tige de bambou à l'extrémité de laquelle pend un fanion
de couleur et un bouquet de fleurs fraîchement cueillies.
Cette journée et demie d'attente fut finalement très agréable.
Certes il n'y avait rien à faire, mais nous avons pris le temps pour
cela… »
Du 01 au 06 juillet
TREK Cachora-Choquequirao-Machu Picchu
« Ces six jours de trekking ont été l'occasion de vivre
une expérience unique et inoubliable. Vous pouvez retrouver les détails
de cette fabuleuse épopée dans le lien ci-dessous ».
Le 11 juillet
Cusco - vers Puno
« Nos 22 jours d'arrêt furent bien longs mais nécessaires et raisonnables pour permettre un solide début de calcification de mon métacarpe fracturé. J’ai reçu hier de France une attelle thermo formable qui assurera encore l'immobilisation de ma main droite tout en me permettant de tenir sans danger la direction. Après quelques kilomètres de prise en main, j'arriverai même à passer les vitesses! »
« Il est 12h30, nous allons enfin partir de Cusco. Notre périple en vélo va reprendre ses droits. La pluie ne nous lâche pas. Sans pantalon imperméable, nous serions trempés jusqu’aux os. Heureusement, la route est en excellent état et descend. Dans les villages que nous croisons tout le monde est à l'abri : on doit paraître un peu dérangés ! »
« Plus les kilomètres passent et plus le froid devient intense.
Mon pantalon trempé devient glacé. Il va falloir s’arrêter
sans quoi un bon rhume nous pend au nez.
La vallée est fortement encaissée et nous laisse peu d'occasion
de bivouac. Finalement, vers 16h30, en plein milieu d’un champ de jeunes
Eucalyptus nous trouvons les quelques mètres carrés nécessaires.
On se dépêche car la pluie nous martèle et des nuages réellement
menaçants et bas nous ont apparemment choisi pour victime... »
« Nous cuisinons dans la tente tout en approchant au maximum nos habits
du réchaud. Au menu, une plâtrée de riz avec oeufs et un
reste de mie de pain : le tout mélangé, bon appétit! En
dessert notre traditionnelle Maïzena qui nous plaît tant (souvenir
d'enfance).»
Le 12 juillet
Cusco - vers Puno
« Le réveil vient de sonner, nous sommes encore dans nos duvets. La pluie a cessé, c'est une très bonne chose. Il ne nous reste plus qu'à enfiler toutes les affaires humides de la veille et la journée va pouvoir commencer! »
« Patricia se sent barbouillée. C'est certainement le repas d'hier midi, pris dans un petit Bouiboui, qui n'est pas passé. On commence à avoir l'habitude, et les gélules d'Imodium et d'Ercefuryl baissent à vue d'oeil. »
« La route longe la voie ferrée. Elle est quasiment plane et très
agréable. La terre est rose et recouverte d'une végétation
luxuriante. Par moment nous suivons le cours du fleuve Vilcanota. Il coule paisiblement
au milieu de cette vallée encadrée de belles montagnes apaisantes.
Qu'il est agréable de refaire du vélo pour apprécier pleinement
ces moments de contemplation de la nature. »
Le 13 juillet
Cusco - vers Puno
« Mon état (Patricia) ne s'arrange pas. Mon estomac et mes intestins ne laissent rien passer. J'en perd même l'appétit, pour ceux qui me connaissent c'est plutôt rare voire exceptionnel. Cyril, gentiment, me soulage du maximum de poids et nous partons " tranquillement " sur cette route magnifique. »
« La montée est douce mais constante et bientôt nous arrivons
au col de LA RAYA (4350m). De là nous avons une vue sur de nombreux glaciers
et sur un paysage de pampa comme on les adore. Nous y croisons de nombreux lamas
à la laine bien épaisse. »
Le 14 juillet
Cusco - vers Puno
« Petite bruine au réveil, puis le ciel se dégage en 10mn. La tente a eu le temps de sécher durant notre petit déjeuner; enfin, celui de Cyril. Ma tourista ou intoxication alimentaire n'est pas encore guérie. C'est très désagréable, je refuse même de manger le bon chocolat que Marie Claire nous a envoyé par colis! Mais comme dit Cyril, Pachamama est avec moi. Nous sommes sur l’Altiplano (vraiment y a pas plus plat!) et par chance nous avons le vent dans le dos. Avec un effort minime nous atteignons une incroyable vitesse de croisière de 30km/h (Claude ne rigole pas!). »
« Les maisons qui jalonnent notre chemin sont en terre et recouvertes d'un toit de chaume. Des tresses en herbes partant de leur faîte nous font penser à de longues chevelures blondes. L'utilisation de ces matériaux 100% naturels donne un charme fou aux villages que nous traversons. »
« Ce soir nous sommes obligés de demander l'hospitalité.
Les villages se succèdent et la platitude de l'Altiplano ne nous laisse
aucune chance de nous isoler. Notre hôte est très simple et très
accueillant. Nous posons notre tente dans " son patio " à l'abri
du vent, protégés par un muret de brique en terre. Le lendemain,
au petit matin notre tente est recouverte de gelée blanche (et oui nous
sommes tout de même à 3850m et en plein hiver!). Rassurez-vous,
dans la tente, enfermés dans nos duvets, on est aussi bien que dans un
bon lit bien douillet. »
Le 15 juillet
Cusco - Puno
« Nous passons JULIACA. La ville n'a aucun charme architectural mais est vivante et remplie de couleurs. Cyril prend de nombreuses photos des "trici-taxis ": ce sont des vélos avec banquette à l'avant, un peu comme les pousse-pousse chinois. Je m'amuse à penser qu'il lui vienne à l'idée d'en louer un et que je me fasse promener comme une princesse... »
« Nous filons bon train jusqu'à Puno. Du sommet de la colline
dominant la ville la vue sur le lac Titicaca est splendide. On se croirait presque
sur les bords de la Méditerranée par une bonne journée
d'été. Seuls les glaciers Boliviens, discernables au loin nous
ramènent aux réalités andines. »
Le 16 juillet
Ile de Taquile
« Comme chaque lieu touristique a ses immanquables, nous prenons un bateau
pour les îles Uros et Taquile. La sortie " en mer " est bien
sympathique. Le capitaine, un indien Aymara, s'acharne à faire fonctionner
son vieux moteur Ford qui tousse et fume sans discontinuer. Les 2 heures de
pause sur l'île de Taquile nous donnent l'occasion de déambuler
dans les champs en escaliers d'époque Inca. Toute l'île en est
couverte et nous laisse imaginer l'organisation méticuleuse des ces civilisations
si peu connues. »
Le 17 juillet
Puno - Desaguadero
« Jour de grève des transports péruviens. Les entrées
et sorties des villes sont complètement bloquées. Nous décidons
de quand même partir et franchissons avec une certaine facilité
tous les barrages. Cyril prend plaisir à discuter avec les grévistes:
nostalgie du boulot? »
Le 18 juillet
Puno - Desaguadero
« Nous passons la frontière Pérou - Bolivie par la ville
de Desaguadero vers 17h00. Nous plantons le camp juste après sur les
rives du lac Titicaca: un de nos plus joli bivouac! »
Parlons chiffres...
Nbre de km parcourus depuis Quito: 2294 km |
|
Nbre de km parcourus au Pérou : 1491km | |
Denivele positif cumule: 19875 m | |
Altitude moyenne: 2644 m | |
Altitude Maxi: 4385 m | |
Altitude Mini: 118 m | |
Temperature moyenne: 19 C | |
Temperature Maxi: 41 C | |
Température Mini: 6 C | |
Distance moyenne parcourue par trajet: 65.3 km |
|
Duree moyenne des parcours: 4h07 | |
Vitesse moyenne : 15.8 km/h | |
Temps cumule des trajets en velo: 94 h | |
Frequence cardiaque moyenne
(Cyril): 107 Frequence cardiaque max :165 |
|
Nombre de kCal moyen consomme par parcours:
1622 kCal au total : 36439 kCal |