Le 27 Décembre
Peñas blancas - Rivas

« Le passage de la frontière Costa Rica-Nicaragua s’effectue sans anecdote, si ce n’est la surtaxe de 4 dollars par personne car nous nous présentons a l’heure du déjeuner... Ah, ces fonctionnaires! »
« La route longe le lac Nicaragua. La vue de l’eau et surtout la petite brise qui nous lèche le visage nous rafraîchissent avec plaisir. Au milieu de cette grande étendue fripée par les vagues, pointent deux volcans parfaitement coniques, reliés entre eux par un isthme. Nous admirons le tableau qu’ils nous offrent en pensant que les Mayas, bien avant nous, ont vu dans leur majestuosité un signe des Dieux... »

Le 28 Décembre
Rivas - Granada

« A peine arrivés à Granada, une très jolie ville coloniale sur les berges du lac, nous pénétrons dans un nouveau Nicaragua: celui de l'histoire et...du tourisme. Une atmosphère lymphatique règne dans la ville: à l'intérieur de chaque patio, devant bon nombre de pas de porte, un ou plusieurs "rocking chair" se tiennent, prêts à accueillir les corps lourds de leurs propriétaires, écrasés par la chaleur. Après une heure passée sur la place publique, le venin de la passivité fait son effet:
-Ne serions nous pas mieux dans un de ces fauteuils à bascule, à nous bercer dans la brise d'un ventilateur?
-Mais très certainement, mon cher ami...
La recherche d'un logement pour nous accueillir est rapide, il n'y a qu'une rue spécialisée dans les hôtels bon marché et un seul de ceux-ci possède une piscine en plus d'une entrée bondée de fauteuils ! »

Le 29 et 30 Décembre
Granada

« Cyril est complètement empoisonné, la chaleur tue littéralement son dynamisme et sa volonté. 2 jours à regarder le temps qui passe en se rafraîchissant régulièrement dans la piscine! Seul hic: les pannes d'électricité et les coupures d'eau fréquentes...
Dans l'hôtel, nous faisons la connaissance de Pascale et Martin, deux instituteurs français enseignant à Tegucigalpa (Honduras). Les vacances de Noël les ont amené en famille à visiter le Nicaragua. Ayant pris connaissance de notre épopée, et ayant été à leurs heures de la trempe des baroudeurs, ils nous proposent gentiment de faire étape chez eux. Voilà une proposition que l'on risque bien d'accepter... »

Le 31 Décembre
Granada - Managua - Leon

« Notre départ de Granada fut assez magique car la ville était encore endormie (5h45). Les rares piétons croisés écarquillaient grands leurs yeux à notre passage: étaient-ils encore dans leur rêve ou était-ce bien 2 gringos qui passaient là? »

« Après avoir croisé plusieurs personnes sur le bord de la route, tenant à la main 2 ou 3 iguanes vivants pendus par la queue, nous nous sommes arrêtés pour assouvir notre curiosité. Un peu surpris par notre intérêt ou peut-être par notre ignorance, le gars, après un contact timide, s’est lancé dans un speech de vendeur en nous vantant les qualités de son produit:
-L’iguane est un animal bourré de vitamines et sa chair, très tendre, cuisinée en soupe avec du lait de coco devient un met succulent très prisé par les Honduriens. Vous qui voyagez en vélo, vous avez besoin de beaucoup de vitamines, et ce serait certainement la meilleure chose à faire que de vous laisser tenter...
-Tenter... c’est pas vraiment le mot qui me vient en tête… et puis j’ai remarqué ce matin que nous avions dans la pharmacie tout un stock de vitamines en tube qui arrive à date de péremption... C’est pas mon habitude de gaspiller, alors on verra une prochaine fois... Adios. »

« Nous avions décidé que le hasard organiserait notre soirée du nouvel an. C’était une très bonne idée. Nos hôtes de l’occasion, dans la ville de Leon, sont extrêmement accueillants. Touchés par notre errance et notre vie vagabonde, ils nous ouvrent leur chambre d’ami, nous y installent leur TV, leur ventilateur et nous laissent la liberté de nous reposer pendant qu’ils vont faire la tournée de leurs amis. A 16h55 alors que Patricia nous prépare le dîner, je pense à vous tous, amis, familles et plus généralement Français, qui devaient être en train de sortir les bouteilles pour le compte à rebours de minuit. Que les confettis jaillissent de vos mains et que la fête continue!
Ici les premiers pétards ont explosé, peut-être des expatriés? Je cours embrasser ma “fiancée”, qui ne s’est rendue compte de rien ( mais, attends, y’a le lait qui va déborder! Ah oui, c’est vrai, il est minuit chez nous…). Du fond de nos âmes, nous vous envoyons tous nos VOEUX de bonheur, de santé et de bonne réalisation de vos projets. »

Le 01 Janvier
Leon - Chinandega - Somotillo

« Cette nuit, malgré nos boules “Quies”, un bombardement assourdissant de pétards nous extirpe de notre sommeil à minuit pétante (un peu lourd mais bien imagé...). La chambre s’illumine par intermittence et, de la fenêtre, nous pouvons voir fuser de toutes parts les explosifs. Entre rêve et réalité nous nous souhaitons à nouveau une bonne année!
Nous apprenons par les propriétaires que cette coutume est bien ancrée: Chaque année les pétards se vendent et explosent jusqu’au dernier. Pourtant, chaque année, plusieurs dizaines de personnes terminent la soirée aux urgences… »

« Nous nous arrêtons au poste frontière Nicaragua-Honduras: nous n’avons pas le temps de passer les 2 frontières et de nous rendre dans la première ville Hondurienne avant la nuit. Ce n’est pas le meilleur des campements, mais les douaniers sont sympas, ils ont déjà hébergé des cyclos avant nous… »