Le 02 Janvier 2003
Somotillo - San Antonio de Flores

« La route est quasiment neuve…par intermittence. En fait, suite au passage de l’ouragan Mitch en 1998, des portions de route avaient été purement et simplement détruites, emportées par des coulées de boue et des trombes d’eau diaboliques. Le soutien économique et le savoir faire de plusieurs pays ont permis de reconstruire assez rapidement les principales infrastructures touchées. Aujourd'hui, les gens sont encore très marqués par cet évènement apocalyptique. Dans leur repère de vie, il y a “l’avant Mitch” et “ l’après Mitch”. »

Les 03 et 04 Janvier
San Antonio de Flores - Tegucigalpa

« Journée montagne: nous allons rejoindre Tegucigalpa, la capitale, qui se trouve dans une cuvette à 1000 m d'altitude. L'air est frais, les paysages sont magnifiques, la route sillonne sur les plis du massif montagneux à travers les forets de pins, nous laissant apprécier en vue plongeante la vallée avoisinante et en contre-plongée, le sommet à venir... »

« Pascale et Martin, à peine rentrés de leurs vacances la veille, nous reçoivent avec entrain. Pourtant la maison est déjà bien pleine: un peu de famille de France a profité des vacances scolaires pour rejoindre ses chers exilés dans leur cocon au bout du monde. Ca n'a pas d'importance, dans le style "quand y'en a pour 5, y'en a pour 10", on nous trouve une petite place, on nous joint aux repas de famille (de la vrai cuisine française. Pascale est plutôt douée, c'est un régal!), on nous laisse accès à Internet, on part au ciné tous ensemble. Ambiance conviviale à souhait, qui nous laisse un bon goût sucré de solidarité. Et puis avant le départ, Pascale et Martin pensent à nous donner l'adresse de 2 autres expatriés à Puerto Cortes, ville que l'on doit traverser avant de rejoindre le Guatemala. Quelle bonne idée, c'est promis, on passera au moins leur dire bonjour... »

Le 05 Janvier
Tegucigalpa - Comayagua

« Ciel gris et pluie pour notre départ de "Teguce". A Comayagua, il existe une base Américaine encore en activité. A la périphérie de la ville, il ne nous est pas difficile de trouver le quartier des logements de fonction: belles maisons, gros pick-up dans l'allée, le tout entouré de barbelés. Allons voir comment l'on va se faire recevoir...Très sympa: un couple Américain-Panaméen nous ouvre sa porte. Les 2 petites filles (5 et 4 ans), dynamiques et dégourdies à souhait, prennent plaisir à découvrir notre habitat. La plus petite nous demande:
- Où avez-vous mis votre armoire, pour ranger le linge? Et le ventilateur? Et le frigo?...
Adorable, elle nous indique que, vu qu'elle va dormir à l'intérieur de la tente, on aura qu'à dormir à côté des vélos!
- Ca, on en reparlera à la nuit tombée...
Sa maman, peut-être pour nous remercier d'avoir joué avec ses filles, nous apporte, à notre plus grande surprise, le dîner: assiette composée, boisson gazeuse et gâteaux.
Ouahou, on se sent gêné, mais quel régal! »

Le 06 Janvier
Comayagua -Potrerillos

« Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille…
A part ça, de belles montées, de belles descentes, des paysages différents aussi: nous longeons un lac de montagne dont la berge est brodée de restaurants, façon Côte d'Azur. Cette abondance de terrasses en attente de touristes (n'oublions pas qu'il pleut!), nous apparaît aussi surprenante qu'un mirage, et représente en définitive la seule oasis touristique que nous ayons rencontré au milieu de la pauvreté Hondurienne. »

Le 07 Janvier
Potrerillos - San Pedro Sula - Puerto Cortes

« Depuis quelques temps déjà cela nous pend au nez, mais Cyril voulait amener son matériel à bout: la chaîne ne supporte plus la tension qui lui est imposée. Un maillon casse: Cyril répare. Plus tard, un deuxième... Cyril se pose la question, et prend la décision: vu les conditions climatiques (il pleut toujours), et les presque 9000 km que l'on a bientôt effectués, il est mieux de changer la chaîne...Nous changerons la cassette arrière chez les fameux expatriés de Puerto Cortes que l'on devrait rencontrer dans l'après-midi.
Après la séance bricolage, Cyril effectue 2 tours de roues et s'arrête. Il n'arrive pas à avancer, sa chaîne saute. En vérifiant de plus près, nous nous rendons compte que ce n'est pas la cassette arrière qui pêche mais le plateau central. Il est tellement usé que les crans ne gardent plus les maillons et la chaîne dérape... Le GROS SOUCIS est que nous n'avons pas de plateau de rechange!!! Ennuis en perspective... »

« -Allô, bonjour, c'est bien Thibault?
- Euh, oui, bonjour.
- C'est Cyril et Patricia, les 2 cyclos français. Pascale et Martin nous ont donné votre numéro et vous ont envoyé un e-mail pour vous parler de nous et vous prévenir que l'on vous contacterait en arrivant à Puerto Cortes.
- Ah non, pas du tout, je n'ai rien reçu!
Gloups...Voilà le genre de situation dans lequel on se sent plutôt mal à l'aise. Heureusement, Thibault est plein de tact et de compréhension, et en 3 messages nous voilà invités à passer la soirée chez eux! Il vient même nous chercher pour nous conduire à destination. Agathe, sa femme, nous accueille avec autant de plaisir que si elle nous avait réellement attendu. Notre impression de "cheveux sur la soupe" se dissipe rapidement. De toute façon, c'est la journée, ils ont déjà eu un invité surprise ce matin: un autre voyageur. »

Le 20 janvier
Puerto Cortes – La frontière Guatémaltèque

« Après avoir passé 12 jours chez Agathe et Thibault, nous voilà enfin repartis.
Il faut dire que nous avions cumulé les problèmes: la chaîne de mon vélo a rendu l'âme, mon deuxième plateau est H.S. et une violente poussée de fièvre s'est emparée de mon corps. Le diagnostic des médecins fut sans appel: une amibiase costaud, une petite infection urinaire et surtout la Dengue, maladie tropicale virale à deux variantes. Heureusement, vu mon rétablissement en 10 jours je n'étais atteint que de la variante la moins grave! »